Ursus Spelaeus et Ursus Arctos

Malheureusement ce magnifique squelette d’Ursus Spelaeus n’est pas à moi, la photo a été prise dans un musée.

On peut remarquer l’os pénien qui est en position, mais n’est rattaché à aucun autre élément du squelette.

Ces deux espèces ont cohabité avec l’homme préhistorique en Europe. D’abord les Néanderthaliens puis nos ancêtres directs, l’homme de Cro-Magnon. Cela a donné naissance à de nombreux romans où l’ours des cavernes est présenté comme un être gigantesque très redouté par l’homme. En fait, c’est d’abord l’ours brun, il y a 76000 ans (Wurm I) qui a côtoyé la civilisation du Moustérien inférieur, puis suite à un réchauffement, l’ours des cavernes se trouve en position dominante il y a 40000 ans (Wurm II - Moustérien supérieur). Il préférait un climat plus tempéré alors que l’ours brun s’accommodait mieux pendant les périodes plus froides. Il y a 30000 ans (Wurm III) c’est l’ours brun qui va dominer et partager les territoires de nos ancêtres de l’Aurignacien. Puis, lors de l’avancée glacière du Wurm IV, il y a 16000 ans, seul l’ours brun subsiste au côté de la civilisation Magdalénienne.

J’ai eu la chance de pouvoir faire des fouilles, à une période où c’était encore autorisé, en dehors des sites où des traces humaines étaient répertoriées. J’ai fouillé dans deux sites de l’Ariège ; un site B où les ossements avaient été entrainées par des alluvions et un site S où les ossements avaient manifestement été enseveli par des mains humaines, même si aucune trace humaine n’y subsistait. Ces deux sites datant probablement de moins 40000 ans à moins 30000 ans. L’Ursus Arctos est probablement l’ancêtres direct de nos ours européens actuels et aussi de l’ours Grizzly. Avec une longueur de 2,4 m pour un poids de 400kg, il était essentiellement carnivore. L’ours des cavernes était beaucoup plus gros, 3 m pour un poids pouvant dépasser 1000kg ; il avait une alimentation essentiellement végétale. De nos jours, seul l’ours Kodiak du Canada a des dimensions comparables. A titre indicatif, l’ours noir (Baribal) d’Amérique ne dépasse pas 150kg pour une longueur de 1,70m.

Trois mandibules d’ours.

A gauche l’ours brun, à droite l’ours des cavernes venant du même site S (moins 40000 ans).

Et devant, l’ours Baribal actuel, pour comparaison.

Mâchoire inférieure d’Ursus Spelaeus provenant du site S

Mâchoire complète d’un Ursus Arctos provenant du site S

Ursus Spelaeus – Site S

Ursus Spelaeus 32cm - Site S

Ursus Arctos 25cm - Site S

Crane d’ours noir d’Amérique (Baribal) pour comparaison

Dans ces deux sites, des restes d’autres animaux se trouvent mélangés à ceux des Ours qui prédominent toujours, comme ces fragments de mâchoires, trouvé sur le site B.

A gauche celui de Félis Leo Spelaea, le grand Lion des cavernes et à droite ceux de Crocuta Crocuta Spelaea, la grande hyène des cavernes.

Toujours venant du site B, cet ensemble de dents d’ours. L’espèce Arctos domine.

On reconnaît les dents de l’Ursus Spelaeus, une grosse canine et quelques molaires dont l’usure des tubercules est dûe au régime alimentaire. Les dents creuses, sans racines sont les premières dents d’ourson.

Venant encore du site B, il y a en haut des dents de Canis Lupus, un grand loup de cette époque.

Et en bas des dents de carnivores plus petits, sans doute Vulpes Vulgaris, le renard.

Sur la droite, en bas, une dent très différente, sans doute celle d’un Capridé.

Les deux panneaux suivants présentent des dents des deux espèces d’Ours. Elles viennent du site S.

On reconnaît les canines d’Ursus Spelaeus à leur grande taille et les molaires à l’usure des tubercules. On remarque beaucoup de dents d’ourson

Encore du site S, Un ensemble de mandibules d’ourson. Les dents sont parfois à peine sorties.

Elles ont une très courte racine qui est creuse.

Site S -Une pièce assez rare, l’os pénien de l’Ursus Spelaeus.

Site S - Ce pied gauche d’Ursus Spelaeus mesure 35cm. On remarque la taille impressionnante des griffes.

La patte complète mesure 87cm ; cela devait être une bête impressionnante pour les hommes de cette époque.

Site S – Radius et Cubitus droits – Humérus droit - Ursus Arctos.

Humérus droits Site S - d’Ursus Arctos Site B – Ursus Spelaeus

Ursus Spelaeus - Humérus gauche - Site S – avec Cubitus gauche – Site B

Site B – Cubitus gauche D’Ursus Arctos

Site S – Fémur droit D’Ursus Spelaeus.

Site B - Astragale et calcanéum droits formant le talon de Ursus Spelaeus – Deux vues

Site S – Eléments de pattes d’Ursus Arctos

Site B - Astragale et Calcanéum et éléments de pattes d’Ursus Arctos

Site S - Atlas et Axis d’Ursus Spelaeus - Deux vues

Site S - Atlas, Axis et première vertèbre cervicale d’Ursus Spelaeus – Deux vues

Site S – Deux côtes d’Ursus Spelaeus

Site S – Colonne vertébrale d’Ursus Spelaeus partiellement reconstituée (105cm)

En dehors des Ours qui dominaient largement, les deux sites comportaient des ossements très variés. On trouvait de nombreux restes de Félis Leo Spelaea, De Crocuta Crocuta Spelaea, de Canis Lupus et de bien d’autres espèces. Ce sont évidement des ossement beaucoup plus petits que ceux des Ours.

Site B - Eléments de patte de Félis Leo Spelaea, le grand lion des cavernes.

Le Métatarsien gauche N°2 mesure13,5cm

Félis Leo Spelaea - Site S – Cubitus et radius gauches – Site B – Humérus droit et Axis.

Rotules d’Ursus Spelaeus, d’Ursus Arctos et de Félis Leo Spelaea, pour comparaison

Site B - Crocuta Crocuta Spelaea – La grande Hyène des Cavernes.

Calcanéum, métatarsiens et phalanges de la grande hyène des cavernes. A droite, clavicule (5cm)

Site B – Cubitus droit de Crocuta Crocuta Spelaea

Site B – Fémur et radius Gauche de Crocuta Crocuta Spelaea (17cm)

Canis Lupus, le grand loup de cette époque.

Site S – Cubitus droit (fragment 12cm) – Calcanéum droit- (6cm) - Métatarsiens et phalanges

Site B -Humérus et Cubitus gauches - Clavicules

Site B - Eléments d’une patte de Canis Lupus (loup)

On remarque que le site B est plus riche en carnassiers que le site S.

Ce qui est normal si l’on songe que la coulée d’alluvions qui est à l’origine du site B ne fait pas de distinction entre les espèces alors que l’homme, qui est certainement responsable du site S choisira des proies utiles. Malgré sa férocité, l’ours devait être fort prisé pour sa fourrure, sa graisse et sa viande venant d’un régime omnivore ou simplement végétal.

Ossement de Loutre (Lutra) dont deux tibias (10cm)

Site B

Site S

Site B - Humérus

Plus rare sur ces deux sites étaient les ossements d’Herbivores.

Site S – Sabot et phalange de Bovidé (9cm)

Ste B – Astragale de Caprin ou d’un petit cervidé

Site S

En nettoyant la terre de tous ces ossements, on retrouvait fréquemment des petits os au fond des tamis.

Des vertèbres caudales de Canis Lupus ou de Vulpe Vulgaris, mais aussi des ossements de petits rongeurs et même de quelques traces de Chiroptères (chauve-souris). Un ensemble très difficile à identifier avec certitude.

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