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Les Mesures de Capacité

 

L’unité de mesure de capacité est le litre. C’est le contenu d’un décimètre-cube creux. Cette unité décimale fait partie du nouveau système défini par le décret du 18 Germinal, an III de la République soit le 7 avril 1795. Mais il faut attendre 1830 pour qu’il soit définitivement adopté. Aujourd’hui on ne fait plus la distinction entre le litre et le décimètre cube.

Pour mesurer les marchandises vendues en vrac, les commerçants du XIXième et du début du XXième siècle utilisaient des mesures de différentes matières et formes : des mesures en étain, en fer blanc, en aluminium, en bois etc… Chaque type de marchandises nécessitait une forme et une matière adaptées.

Ceux d’entre vous assez âgés pour avoir fait des achats dans les années 1950, se souviennent peut-être de la crémière mesurant son lait avec un récipient en métal muni d’un long manche, de la poissonnière vendant ses moules au litre dans une mesure en bois ou du grainetier utilisant toute une série de mesure en bois.

Jusque dans les années 1970 toutes les écoles disposaient encore d’une armoire ou compendium, réservée aux instruments de mesure et celle de capacité y figuraient en bonne place, entre la balance Roberval et la chaîne d’arpenteur.

 

Les mesures en étain font partie des plus connues. Sans doute parce qu’elles ont été très recherchées pour des raisons décoratives et esthétiques par la suite. On peut les répartir en trois catégories : col droit, col avec bec verseur et col avec bec verseur et couvercles.

Une série complète était composée de : centilitre, double centilitre, demi décilitre, décilitre, double décilitre, demi litre et litre.

 

Série complète de mesures en étain à col droit.

 

Ce type de mesures était surtout utilisé pour les vins et autres boissons alcoolisées. Ces mesures doivent porter la marque du poinçon emblématique de la "vérification primitive" ou "marque première" apposée par le service des poids et mesures dépendant de l'Etat. Cette marque garantit la validité de la valeur indiquée lors de la mise en service. A cette marque, s'ajoute, chaque année, une marque faite au "poinçon à lettre annuelle" attestant la vérification périodique obligatoire.

La caractéristique des mesures à vin est d’être deux fois plus haute que large. A titre indicatif, le diamètre intérieur est environ de 5,42cm pour le litre, 2,52cm pour le décilitre et 1,17cm pour le centilitre. Elles ne sont pas toujours en étain, les dernières étaient plus souvent en fer blanc (fer étamé).

 

Mesures avec bec verseur et couvercle

 

Mesures avec bec verseur sans couvercle

 

Mesure en fer blanc à col droit.

Chaque mesure comporte plusieurs inscriptions. D’abord la capacité inscrite en gros sur le devant (litre, demi-litre, double décilitre…), puis le nom du fabricant inscrit généralement dessous la mesure et enfin les poinçons des poids et mesures placés bien en évidence, sur le dessus du pourtour ou sur le côté de la mesure.

 

Trois mesures avec leurs poinçons sur le rebord du dessus.

On y voit beaucoup de symboles peu faciles à interpréter.

 

 

Une mesure à couvercle avec les poinçons annuels sur le côté.

 

Il y avait de nombreux fabricants de mesure et les marques de fabrique sous les mesures sont très diversifiées. Parfois le nom entier y figure avec les éventuels successeurs, la ville, la date d’ouverture de la fabrique etc… D’autre fois on n’y trouve que de simples initiales ou un simple dessin, marque de fabrique.

 

 

 

En Normandie, l’une des fabriques les plus connue est la Maison Leseigneur 1858 à Caen.

Avec ses successeurs Deverre puis Poulain.

      

      

 

A Anger, on trouve plusieurs fabricants connus par leurs initiales et parfois le blason de la ville.

     

 

Pour beaucoup d’autres, de simples initiales qui ne permettent pas toujours d’en retrouver la source.

      

 

           

La gravure d’une balance accompagnant les initiales L-E indique qu’il s’agit avant tout d’un balancier, plus spécialisé dans la fabrication de mesures de poids.

 

Les mesures à huile étaient le plus souvent en fer blanc avec une largeur égale à leur hauteur. En dehors de leur valeur et du poinçon d’origine, elles étaient rarement marquées. Une poignée latérale permet de les tenir facilement. Si la poignée est totalement fermée, on peut difficilement les empiler, par contre, les modèles avec poignée ouverte en bas peuvent facilement s’emboîter et sont d’un faible encombrement.

A titre indicatif la hauteur intérieure de ce type de mesure est d’environ 10,84cm pour un litre, 5,03cm pour un dl et 2,335cm pour un cl.

 

 

Une série de mesures à huile avec poignée ouverte bien empilée n’occupe pas plus de place que la plus grande.

A droite, l’une des rares marque sur ces mesures : des initiales S.I.F dans un losange. S.I.F est le sigle de :

Société Industrielle des Ferblanteries de Montreuil connue également pour la fabrication des jouets JeP.

 

Ci-dessous les poinçons sur des cachets en plomb.

 

Les mesure à lait se reconnaissent à la présence d’un long manche en métal. Elles ont, comme les mesures à huile, une hauteur égale à leur largeur. Les mesures à lait d’après-guerre étaient parfois en aluminium. Parmi celles-ci, on en trouve plus rarement avec une simple poignée. Les mesures présentées ici sont presque toutes marquées SEB dans un triangle : sigle de Société d’Emboutissage de Bourgogne. Contrairement aux mesures à poignée fermée, celles à long manche peuvent être empilées pour en faciliter le rangement.

 

      

Deux mesures à lait en aluminium.

 

Trois mesures à lait marquée SEB dont la plus à gauche en fer blanc.

 

         

 

Une mesure à lait d’un litre avec un autre marquage sur sa face avant sous le poinçon.

 

Pour les grains et les légumes secs, on utilisait des mesures en bois fabriquées dans des boisselleries, souvent dans le Jura, mais aussi à Poitiers comme c’est le cas ici. Le bois utilisé était celui de l’épicéa, pour sa solidité et aussi sa flexibilité. Les plus grosses étaient renforcées par un cerclage en fer. Ces mesures en bois allaient du décilitre au double décalitre. L’absence de poignée permettait leur empilement sans problème.

 

La marque dans un triangle est ici : LEGER BOISSELLERIE POITIERS

 

 

Des exemplaires de chacune de ces séries de mesures de capacité figuraient encore dans les compendiums de toutes les écoles primaires des années 1950 et parfois pour les écoles les plus conservatrices jusque dans les années 1980. Mais dans ces compendiums, il y avait aussi une mesure inconnue des commerçants, et réservé à l’apprentissage des volumes et des capacités : le décimètre cube gradué avec son petit robinet en étain. Ces cubes étaient généralement en zinc. Certains sans graduation et sans robinet représentaient la mesure d’un litre pour que les élèves la mettent bien en relation avec la contenance d’un dm3. Ceux avec graduation permettaient de visualiser la perte en cm3 lorsque l’on remplissait l’une des mesures de capacité précédentes.

 

 

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