Un
Autoferro en Meccano
Dans
le pays de tous les extrêmes où, à Quito, le téléphérique le plus long du monde
(34 km) sert de transport urbain, il semble normal d’y trouver aussi des trains
extraordinaires : les Autoferro. Ce sont des antiques autobus de ramassage
scolaire, monté sur des boggies de train et muni qu’un moteur diesel. De son
passé routier, il a gardé son volant, son avertisseur et sa boîte à sable.
L’engin
n’est pas sans rappeler la Micheline de Madagascar, mais sans le confort des
sièges en rotin et sans la douceur des pneumatiques. En fait sur une ligne
entre 2800 m et 3600 m d’altitude où les montées en zig-zag nécessitent autant
de marche avant que de marche arrière, c’est le véhicule idéal pour transporter
40 personnes… et même parfois plus car on n’hésite pas à s’installer sur le
toit à côté du serre freins.
Cette
méthode des zig-zags semble être une invention Française, les travaux de la
construction de la première ligne commencèrent en 1885 et furent interrompus
par la peste en 1902, le premier train y circula en 1910.
Le parcours le plus impressionnant relie Alausi à Buçay, sur la ligne
Quito-Guayaquil en passant par la Nariz del Diablo ! Le vieux train à vapeur rouge ou l’Autoferro
enchaînent les rebroussements tout au long d’une descente vertigineuse et en
franchissant des ponts jetés au-dessus des ravins effrayants…!
Devant
l’afflux des touristes d’autre Autoferro un peu plus modernes sont venu
compléter le parc existant.
Des véritables sièges ont même été
installés sur le toit de certains, avec une échelle pour y accéder
Ce
sont ces derniers qui ont servi de modèle pour construire un Autoferro en
Meccano un peu torturé. Les cisailles et la perceuse sont venues compléter
tournevis et clé pour parfaire l’habillage du véhicule.
La
motorisation a été réduite au strict minimum : un moteur Richard privé de
sa boîte de vitesse engrène, par une vis sans fin, un pignon de 25 dents sur
l’arbre d’un des essieux du boggie arrière. Pour une fois, je n’ai pas inversé
les bagues d’arrêt des roues à boudin, mais cela ne laisse qu’un centimètre
pour placer le mécanisme.
Heureusement
on peut trouver des vis sans fin compatible et moins grosse que celle du
Meccano. Quant au pignon, j’ai scié sa bague d’arrêt et placé un trou fileté
entre les dents, la vis sans tête est suffisamment enfoncée pour ne pas gêner
la vis sans fin. Le frotteur est un frotteur pour trains Hornby.
Les flancs de ces Autoferros réservés aux
touristes sont décorés de photos montrant les plus beaux paysages de
l’Equateur, dont les plus classiques :
Vigogne, indiens, le téléphérique etc…
Pour les rambardes du toit, on peut remercier
Michel Bréal qui les a conçues et utilisées pour l’un de ses engins
exceptionnels.
Quant aux échelles, elles sont encore
découpées dans des rambardes prévues pour le pont de Bernard Garrigues…
Heureusement qu’il en avait quelques-unes
en trop.