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Les Dents de la Mer

 

Au Maroc :

Depuis le Dévonien (400 millions d’années), les océans sont un terrain de chasse pour des prédateurs de grande taille : D’abord des requins puis des reptiles Plésiosaures, Mosasaures, Ichtyosaures, Crocodiles…etc. Lorsque l’on fait des fouilles sur des sédiments marins de toute époque, il n’est pas rare de trouver, au milieu d’autres fossiles, des dents assez bien conservées. Mais c’est au Maroc que se trouve la plus grosse réserve de phosphate du monde, environ 70%. Entre Khouribga et Oued-Zem de gigantesques tranchées sont creusées dans les couches phosphatée. C’est là que l’on trouve une abondance de restes de requins et de crocodiles, surtout présents par leurs dents mieux préservées que le reste du squelette. C’est le gisement des Oulad Abdoun.

Dans les années 1970 il était encore possible de chercher des fossiles au cœur de l’exploitation, les jours de congé pour ne pas perturber le travail des engins. La Marion, cette excavatrice gigantesque, en un seul godet remplissait des camions dont les roues étaient deux fois plus hautes que nous. En période de travail, ces monstres circulaient au fond des tranchées à plus de 100km/h. Pas question de se trouver sur leur trajet.

 

    

 

Par contre, en semaine on pouvait approcher les kilomètres de tapis roulants qui sillonnaient le site.

Il fallait trouver un coin tranquille, installer son pliant auprès du tapis, s’asseoir et regarder passer le phosphate.

 

 

Il n’y avait plus qu’à ramasser les dents de requin qui passaient à notre portée. Et il y en avait beaucoup, en quelques heures, on remplissait notre sac. Malheureusement, ces tapis ne transportaient que du phosphate broyé et les dents en très bon état étaient plus rares. Alors le dimanche on allait dans les tranchées, abandonnées par les camions, et en creusant à même les couches fossilifères, on pouvait trouver des trésors : de grandes dents de requin parfaites, des mâchoires de crocodile et tant d’autre choses… Ces couches de phosphates s’étendaient du Sénonien (Crétacé supérieur) au Lutécien (Eocène supérieur). En revanche, les coquillages étaient for rares.

Voilà un aperçu de ce qu’on pouvait y trouver.

 

 

    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

 

 

 

Ces grandes vertèbres de Lamna Obliqua et les deux mâchoires de Crocodiles qui suivent ont toute une histoire : Lors d’une expédition dans l’une des tranchées, j’avais trouvé plusieurs grandes et belles dents de Lamna Obliqua, c’est un très grand requin de l’éocène, puis juste à côté, une petite partie de la mâchoire d’un Crocodilus Spenceri ainsi que le fragment de mâchoire d’un Crocodilea Dyrosauridé. Le tout en très mauvais état ; de nombreux fragments à reconstituer. Après deux semaines de réparations, j’ai décidé de retourner sur place, persuadé de pouvoir compléter cette mâchoire. Et c’est à plusieurs mètres que j’ai pu découvrir le reste de la Mâchoire du Crocodilus Spenceri et les grandes vertèbres de Lamna Obliqua. En abattant des pans entiers de couches phosphatées, les engins avaient séparé ces restes fossiles.

 

 

 

 

 

Je suis retourné plusieurs années plus tard dans cette région. Tout avait changé ; le site était inaccessible, entièrement clôturé par de hauts grillages infranchissables et très surveillé. Il y avait quand même possibilité d’y faire des trouvailles, mais d’une autre manière. Il fallait aller jusqu’au village ouvrier à quelques kilomètres et attendre les propositions des ouvriers présents. Ils ramassaient tout ce qu’il pouvait, ayant le libre accès au site. C’était alors des heures de palabres et de marchandages autour de l’inévitable thé à la menthe. Mais on repartait rarement déçu.

 Et puis il y avait le Marché Central de Casablanca où beaucoup des fossiles du sud Marocain attendaient les touristes, mais c’était beaucoup moins intéressant. Et les reconstitutions y étaient parfois maladroites.

 

 

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L’Infra-Cénomanien

Au Maroc, les couches phosphatées n’étaient pas les seules à contenir des dents. L’Infra-Cénomanien du sud marocain, entre Goulmina et Taouz était assez fossilifère et entre les restes de mollusques, il n’était pas rare d’y trouver des dents, surtout de Reptiles : de Crocodiles entre autres. Ces dents n’avaient pas la teinte claire de celles trouvées dans les couches phosphatées, elles étaient plus solides et beaucoup plus foncées.

 

 

 

L’Enchodus Lybicus était un grand poisson prédateur de la famille des Salmonidés, dépassant les deux mètres. Il est de la fin du Crétacé, on le trouve également dans les couches Phosphatées.

 

 

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En France :

Dans les couches fossilifères du Jurassique, du Crétacé, de l’Eocène, du Miocène… on trouve assez fréquemment quelques dents de poisson ou de reptiles, parfois quelques os, mélangés aux autres fossiles : ammonites, lamellibranches, gastéropodes… il y même, plus rarement des couches sableuses où l’on ne trouve que des dents ; le tamis est alors de rigueur.

 

Au Jurassique

Wimereaux (62)                                                 Villerville (14)

 

Cordebugle

 

Dozulé (14)                       Bassenville (14)                           Crétacé de l’Eure  

 

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Au Crétacé

Vimoutiers (61)

 

A l’Eocène

Les carrières de Chaumont-en-Vexin (60) sont très riches en coquillages divers très bien conservés.

On y trouve assez peu de dents, mais elles sont en bon état, et souvent entières.

 

 

A Guitry (27), on trouve quelques dents parmi de nombreux gastéropodes et bivalves.

 

L’immense carrière de Guitrancourt (78) exploitée pour la cimenterie, etait surtout connue pour la beauté de ses Cérithes.

Il y en a un nombre considérable d’espèces différentes dont les Cérithes géantes de plus de 30cm.

On y trouve assez peu de dents et rarement complètes.

 

Les sablières de Cocherel et de Cambrais (27) sont très proches l’une de l’autre. Elles contiennent très peu de coquillages mais de nombreuses belles dents.

On y trouve essentiellement des dents derequins dont le très grand Lamna Obliqua.

Il faut passer des quantités de sables au tamis, mais on est assuré, au fond de chaque tamis, de trouver une dizaine de dents.

 

 

Ci-dessous le résultat de quelques échanges avec des correspondants belges et américains.

 

 

 

 

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Au Miocène

La mer des Faluns est une ancienne mer datant du Miocène moyen. Elle a laissé de grands dépôts sédimentaires souvent sableux : Les Faluns.

Les Faluns des pays de Loire sont riches en fossiles divers dont quelques dents.

Thenay (41)

 

Savigné-sur-Lathan (37)

 

Méon et Noyant (49)

 

Les Faluns des Landes n’ont rien à envier à ceux de Touraine comme le montrent ces deux énormes dents de Carcharodon Mégalodon.

C’est sans doute le plus grand requin connu : 20m de long et entre 40 et 50 tonnes.

 

 

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Actuel

Voici quelques dents de requins et autres poissons contemporains pour comparaison.

Sur la vue N°2, on peut voir la triple rangée de dents en attente pour remplacer celles qui tombent.

On voit aussi que les dents supérieures sont larges, tranchantes et dentelées alors que les dents inférieures sont très fines et pointues.

  

 

Cette autre mâchoire est peut-être celle d’un Corax

  

 

Le Barracuda n’est pas un requin, mais ses dents sont tout autant impressionnantes.

  

 

Le Pagre, ou Dorade, est un poisson de la famille des Sparidés.

Il est remarquable par sa dentition impressionnante. Quatre incisives très pointues suivies d’une double rangée de molaire arrondies pour broyer.

Ces molaires en forme de pavés rond se retrouvent souvent dans les dents fossiles présentées plus haut.

 

La raie (Myliobatis) n’a pas beaucoup changé depuis le début de l’ère Tertiaire

 

L’un des requins présents dans les couches phosphatées du Maroc est le Pristis Lathami.

En fait il s’agit du requin scie dont les dents sont disposées de chaque côté de son long rostre qui lui vaut son nom.

Lorsqu’il chasse, il traverse les bancs de poisson en cisaillant, puis il revient dévorer les poissons qu’il a tués.

Le poisson scie actuel (Pristis)n’a que peu évolué depuis l’Eocène.

 

 

Et pour finir quelques mâchoires de poisson non identifiées trouvées au hasard de promenades le long des côtes.

   

 

 

 

 

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Pour les curieux, voici une étude assez complète de la géologie du gisement des phosphates marocains.

    

 

 

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