Liverpool
De la Révolution
Industrielle à Franck Hornby
Au dix-huitième siècle, en Angleterre comme dans une
grande partie de l’Europe, la population se divisait en trois classes, la
noblesse, le clergé et le peuple.
Le fait que le clergé soit anglican ne change rien à
la situation.
En France, l’apparition d’idées nouvelles et le désir
de les voir rapidement mises à exécution aboutit à une brusque et sanglante
prise du pouvoir par le peuple.
En Angleterre, l’émergence d’une nouvelle classe
sociale, basée sur la richesse résultant du commerce et de l’industrie a
complètement modifié la donne.
Liverpool, troisième ville d’Angleterre, s’est vue au
premier plan de cette révolution industrielle.
En effet, sa position stratégique au nord-ouest de la
Grande-Bretagne sur les rives du Mersey lui permettait un accès rapide au reste
de l’Angleterre, à l’Ecosse et à l’Irlande.
Liverpool était la porte maritime
de la Grande-Bretagne vers son immense empire colonial et le nouveau monde : 40
% du commerce mondial transitait alors par son port.
Un commerce triangulaire permet à la ville d’asseoir
sa prospérité : des produits manufacturés, des articles de luxe et de
pacotilles sont embarqués à Liverpool.
Sur les côtes d’Afrique de l’ouest, les articles les
moins couteux sont échangés contre des esclaves.
Ces derniers sont revendus aux Caraïbes ou dans les
Colonies du Nouveau Monde puis le reste du chargement est échangé aux Colonies
d’Amérique qui manquent cruellement d’articles manufacturés.
Les navires repartent vers Liverpool, les cales
chargées de cotons, sucre, café, tabac, bois…
A la fin du dix-huitième siècle, près
de 130 navires prennent chaque année la route vers l’Amérique en passant par
l’Afrique et contribuent à la prospérité de la ville et de ses habitants.
C’est surtout le coton qui fera la richesse de cette
région, car, du fait d’une main d’œuvre servile, son prix est très avantageux.
De très nombreuses filatures s’installent aux alentours.
La fabrication de métier à tisser de plus en plus
performant nécessite l’installation, d’une industrie sidérurgique performante
et l’ouverture de nouvelles mines de charbon et de fer.
L’abandon de la traite des esclaves par le Royaume Uni
en 1807 supprima ce commerce triangulaire avec l’Afrique et l’Amérique.
Mais le
commerce du coton fut renforcé et la prospérité de Liverpool fut maintenu. En
1833 l’esclavage fut définitivement aboli au Royaume Uni.
Le 15 Septembre 1830, la première ligne de chemin de
fer à vapeur du monde est inaugurée. Le Liverpool and Manchester Railway
(L&MR) relie ces deux villes distantes de 55km.
Ce premier train est tracté par la Fusée de George Stephenson. Au
départ, il est sensé transporter des marchandises rapidement entre ces deux
grands centres industriels.
Mais très vite, la ligne sera ouverte aux passagers et
sera immortalisée par le tableau de A.B. Clayton.
En 1845, elle sera absorbée par le Grand Junction Railway (GJR), qui à son tour sera intégré au London and North Western Railway l'année suivante.
En 1826 les docks de Liverpool sont trop vétustes et
doivent être fermés. Une partie du trafic doit être déplacé à Birkenhead de
l’autre côté de la Mersey.
Il faudra attendre 1846 pour des docks très moderne
avec des entrepôts installés directement sur les quais, soient inaugurés par le
Prince Albert, époux consort de la Reine Victoria.
Ces docks d’avant-garde sont l’œuvre de Jesse Hartley,
le premier ingénieur en génie civil spécialisé dans les installations
portuaires.
La condition des ouvriers est très difficile, il y a
beaucoup de misère, les logements sont insalubres, les accidents sont nombreux.
Le temps de travail dépasse souvent 15 heures par
jour, y compris pour les enfants.
En 1838, William Lovett fait
voter le Factory Acts qui
interdit le travail aux enfants de moins de 9 ans et limite à 12 heures par
jour le travail des enfants de moins de 14 ans…
C’est un progrès considérable !
Entre 1861 et 1863, le blocus des états du sud par la
marine américaine fait chuter les arrivages de coton de 75%. Plus de la moitié
des filatures est obligées de fermer.
C’est un désastre économique et social, une période de
grande misère pour les ouvriers de Liverpool. Ce n’est qu’en 1865 que la ville
retrouve sa prospérité après la fin du blocus.
C’est dans ce contexte (1863) que Franck
Hornby est né et a grandi et en 1887, lors de son mariage avec Clara Walker, Liverpool
se trouve à l’apogée de sa prospérité.
Liverpool est alors l’un des tout premier port dans le
monde
La
motorisation au dix-neuvième siècle
En 1800, la majorité des filatures et autres usines
mécanisées fonctionnaient grâce à l’énergie hydraulique.
L’utilisation de la force de l’eau qui était connue
depuis le Moyen-Age est devenue très performante.
La roue à aubes entraînait un arbre de transmission
qui traversait toute l’usine et portait un ensemble de poulies. Chacune d’elles
était reliée à une machine par une courroie.
L’utilisation de la force des animaux (chevaux, mulets,
bœufs…), était surtout réservé à la traction et parfois à des machineries
simples : noria, meules, ascenseur de mines, aération des mines…
L’utilisation de la vapeur en était encore à ses
balbutiements et, ce n’est qu’à partir de 1830 que les premières usines à
vapeur s’implantèrent.
Au début une machine à vapeur ne faisait fonctionner
qu’un petit nombre de mécanismes, mais rapidement des machines puissantes
suffirent pour faire fonctionner toute une usine.
On utilisait alors le même principe d’entraînement que
dans les usines hydrauliques.
Depuis 1830, la vapeur est aussi utilisée pour la
traction sur rail et le réseau ferroviaire se développe rapidement en Grande-Bretagne.
Mais ce n’est que dans le dernier quart du 19ième
siècle que des camions à vapeur commencent à assurer une part du transport des
marchandises.
On voit également quelques timides apparitions
d’automobile à vapeur en cette fin de siècle.
Quant au moteur à combustion interne, il n’a équipé
les premières voitures que plus tard vers 1884.
Il est difficile de s’en servir dans un but industriel ;
la chimie du pétrole n’en est qu’à ses débuts et la production d’essence ne
suffirait pas.
Et puis à partir de 1880, il y a l’électricité avec les
premières machines réversibles.
Ces machines produisent de l’électricité et deviennent
des générateurs si elles sont entrainées par une force mécanique.
Inversement elles deviennent de puissants moteurs
lorsqu’elles reçoivent une alimentation électrique.
Une roue à aubes ou une machine à vapeur peut
entraîner un générateur.
Le courant électrique est transporté par des câbles
dans tous les secteurs de l’usine et de petits moteurs électriques peuvent
actionner chacune des machines.
On en a fini avec l’encombrant système d’arbre de
transmission et de courroie.
Et en 1890 l’invention des transformateurs va
permettre d’acheminer des courants haute tension sur de plus longue distances.
Donc d’alimenter une ville entière en éclairage grâce
à la fée électrique.
A Londres, on entreprend la construction d’une ligne
de train électrique dès 1890 : la City & South London Railway
(C&SLR).
Son double tunnel permettait de relier Londres et Stockwell
en passant sous la Tamise. Cette ligne de 5,1 km desservait six stations.
Il n’est donc pas étonnant devant toutes ces merveilles d’ingénierie qu’autant
de jeux scientifiques et techniques aient vu le jour dans ces années 1900…
Machine à vapeur,
Meccano, trains mécaniques, électriques ou à
vapeur, petites usines….