En septembre 1907 Frank Hornby crée la marque Meccano et il l’enregistre en 1908. Après la création de Meccano Ltd, Eliot décide de ne pas rejoindre la nouvelle société et Hornby en devient le seul propriétaire. Les boîtes Mechanics Made Easy sont toujours vendues mais elles portent un petit bandeau rouge marqué Meccano.

Dans les boîtes de 1907 et de 1908, il arrive parfois que les roues présentent les deux types d’encoches pour pouvoir s’adapter aussi bien aux anciennes qu’aux nouvelles clavettes. Sur ces boîtes, les deux associés ne figurent plus que par leurs initiales E & H.

Les premières boîtes MECCANO avec N°1 à 6 et 1a à 5a, commercialisées à la fin de 1908, portent encore, en petit, le nom de Mechanic Made Easy sous le mot MECCANO. Mais par la suite, dès la fin de 1909, seul le mot MECCANO subsiste.

La poulie à boudins de 1902 à 1912

Au cours de toute cette période, la poulie à boudin, pièce N°20, l’une des plus caractéristiques de ces boîtes montre bien l’évolution de la fabrication et du système de fixation.

Entre 1902 et 1906, la finition est grossière. A partir de 1907 nous avons un produit très fini. A partir de 1910, la pièce n’est plus tournée dans la masse, mais fabriqué en deux parties serties sur un moyeu. En1902 les roue n’ont qu’une seule fente pour la clavette de type 1, en 1904 elles ont une fente et un arrondi pour s’adapter aux deux types de clavettes, après il n’y a plus que l’arrondi pour les clavettes de type 2 et pour la dernière, en 1913 nous trouvons enfin la vis d’arrêt bien connue des meccanophiles.

Des moteurs pour Mechanics Made Easy

L’entraînement des modèles par un moteur a toujours été l’une des préoccupations de Frank Hornby et dans le manuel Mechanics Made Easy, on trouve des modèles fonctionnant à l’aide d’une machine à vapeur dès 1906. En dernière page de couverture, Frank Hornby propose deux publicités pour des moteurs bien adaptés à Mechanics Made Easy. La première pour un moteur électrique bas voltage, l’autre pour deux machines à vapeur,

En ce début de siècle, l’électricité est encore à ses balbutiements. Ces petits moteurs de 4 à 6 volts, très puissants, consomment beaucoup d’ampères. Un accumulateur nécessite un chargeur et l’électricité n’est arrivée que dans très peu de villes. Les piles sèches n’ont aucune puissance et sont encore très rares. Pour les jouets, on fournit aux enfants des piles au bichromate de potassium : de grosses bouteilles en verre débitant deux volts avec plus d’ampères que des accumulateurs. Ces piles accompagnent souvent le jouet dans son coffret, mais on peut également les acheter séparément. L’enfant recharge lui-même ses piles : à l’achat du jouet ou de la pile, on lui fournit le sachet de bichromate de potassium, le litre d’acide sulfurique et le mode d’emploi avec les dosages à respecter.

La fin de la période "Claveté" et le début du "Nickelé"

A la fin de 1908, les bandes en fer blanc de 23SWG sont remplacées par des bandes en acier de 18SWG (1,219mm) aux extrémités arrondies. D’abord noir, l’acier est rapidement nickelé. Pour faire face à une demande en forte croissance, la production de MECCANO est transférée dans une usine plus grande à West Derby Road toujours à Liverpool, et de moins en moins de pièces sont sous-traitées.

A partir de 1910, le mot MECCANO va prendre une forme qui restera sa marque de fabrique jusqu’à ce jour : le M avec des jambes très écartées et le O en italique inversé.

De nombreuses pièces viennent compléter celles déjà existantes : en 1910 le nombre de pièces différentes passe à 41 et en 1911, il passe à 47. Les cornières introduites en 1906 sont toujours avec des extrémités à angles vifs, outre celles de 25 trous, il y a maintenant des cornières de 11 trous.

Les boîtes sont numérotées de 1 à 6 avec des boîtes complémentaires 1a à 5a. Les plus grosses boîtes 5, 5a & 6 sont présentées dans des coffrets en bois avec des compartiments vitrés pour les roues. Les manuels sont maintenant plus grands et plus épais, en format paysage.

Les boîtes plus petites sont en carton, d’abord de type étuis à glissière puis avec un couvercle à charnière. A l’occasion du couronnement du roi George V en juin 1911 Hornby propose sa dernière boîte en tôle lithographiée : la boîte "ROYAL" .C’est une très petite boîte, avec peu de pièces, mais d’une finition parfaite. Elle deviendra par la suite une boîte N°0 en carton.

La période de 1908 à 1912 est également marquée par une innovation de Frank Hornby : trois gros coffrets en bois A, B & C : "THE MECCANO SCIENTIFIC SERIES", réservées à l’enseignement de la physique mécanique avec des pièces spécifiques comme les dynamomètres, les poids et une plaque noire de 19 x 11 trous servant de support aux expériences.

Un manuel, spécialement adapté à l’enseignement et décrivant de nombreuses expériences mécaniques, complète ces boîtes : "THE HORNBY SYSTEM OF MECANICAL DEMONSTRATION".

A partir des années 50, on trouve plusieurs autres exemples d’éditeurs scolaires utilisant le MECCANO pour garnir des coffrets réservés à l’enseignement des sciences ; le fait d’y avoir pensé dès 1908 fait de Frank Hornby, un visionnaire en avance d’un demi-siècle.

A ce début de siècle, le jeu inventé par Frank Hornby n’est pas le seul jeu de construction métallique existant. Il y en a beaucoup d’autres, surtout en Allemagne. On peut citer, entre autre, Richter et les frères Paul et Georg Keller à Rudolstadt puis Werner & Schumann à Berlin et également, un système mis au point par von Leistner & Co. architectes à New York. Tous ces jeux étaient antérieurs à 1901. Ce sont des jeux prévus pour la construction de ponts ou de charpentes. La plupart d’entre eux utilise le simple emboîtement des pièces. Très peu utilise des boulons, mais là encore, Frank Hornby n’est pas le premier. La première grande innovation de Frank Hornby est d’y avoir associé tout un système d’entraînement mécanique, roues, poulies, engrenages… Frank Hornby peut affirmer être l’inventeur des jeux de construction métalliques et mécaniques. Ce mot "mécanique", on le retrouve dans chacun des noms qu’il a utilisés avant d’en arriver au MECCANO. L’origine de ce nom est très controversée, il semble que ce soit l’abréviation de "MEChanic CAn NOw" ce qui pourrait expliquer le double C.

Accueil : Le Meccano de Jean-Pierre

1- Frank Hornby et les premiers pas du Meccano

2- La période Clavetée : les débuts de la marque Meccano

3- La période Nickelée : La naissance du Meccano moderne

4- La période "Rouge et Vert" : Le Meccano en couleur

5- La période "Alphabétique" : le début du "Bleu Quadrillé"

6-Le retour au numérique : la période "Bleu Quadrillé et Or"

7- L’après-guerre : La fin du "Bleu-Quadrillé et Or" en France

8- L’après-guerre : Le retour du "Vert et Rouge" en Angleterre

9- La première époque du "Bleu-uni et Or"

10- Les années 60 : La fin du "Bleu-uni et Or"

11- Les débuts de la période "Zinguée" : La fin de Binns Road.