En France, Meccano n’a vraiment réussi à trouver un second souffle qu’en 1948. On choisit une autre illustration, commune pour les boîtes et les manuels, et la période "Bleu-Quadrillé et Or" pouvait repartir sur de nouvelles bases…

La nouvelle illustration présente deux jeunes garçons, en short et chemise, au col ouvert, les manches relevées, devant une grue de dépannage de chemin de fer. C’est le super modèle, feuille spéciale d’instructions N°30 qui accompagnait le coffret N°7 de 1930. Le modèle a été recolorisé aux couleurs de l’époque avec toutefois quelques erreurs : la chaudière et la cheminée devraient être couleur or car seules les joues de chaudières sont réellement bleues. On retrouve la même illustration sur les boîtes. Cette illustration sera conservée pendant toute la période "Bleu-Quadrillé et Or" jusqu’en 1954.

Pour la première édition de ces manuels, Meccano a repris les manuels précédents en ne changeant que la couverture. Ce n’est qu’en 1949 que les manuels seront entièrement remaniés.

Il y a de quoi rêver devant cette grue ! on a envie de la construire malheureusement, les plus grosses boîtes nécessaires pour un tel modèle, sont toujours absentes : La boîte N°8 est réintroduite en 1949, la boîte N°9 le sera en 1950, mais toujours pas de N°9A et de N°10 pendant cette période. Par contre, la boîte N°000 est réintroduite en 1948 avec une illustration identique, mais en bicolore à dominante bleue. La même illustration bicolore est utilisée pour les manuels N°0, dominante bleue en 1948 puis brune à partir de 1949.

Toutefois, au début de 1948, les boîtes N°0 avaient un manuel imprimé en Angleterre avec la mythique illustration de l’enfant au petit chat du manuel N°0 de 1918.

Quant aux boîtes à vis de cette période, elles ont également subi quelques modifications : l’enfant devant la tour Eifel des boîtes métalliques a complètement changé, il est maintenant à genoux avec une chemisette à carreaux et les boîtes en carton sont passées du jaune sur fond rouge de 1939 au rouge sur fond jaune avec, entre ces deux dates, une série or sur fond bleu quadrillé.

En dehors des boîtes, il y a beaucoup de choses à relancer chez Meccano-France, surtout en ce qui concerne les moteurs. Le moteur Magic est toujours présent. Sa poulie est en aluminium depuis 1947 et en 1950 il est muni d’un remontoir à cliquet. La fabrication du moteur mécanique N°1A a repris, mais le moteur N°1, sans renversement de marche et plus petit, n’est plus fabriqué alors qu’il est utilisé dans plusieurs modèles du manuel.

Et surtout, il n’y a plus un seul moteur électrique fabriqué par Meccano-France.… C’est toujours le même moteur universel "USINE" qui dépanne les jeunes Meccano.

Pour Noël 1949, un premier moteur électrique 20 volts est annoncé dans les catalogues, c’est un petit moteur avec une base de 2" sur 2"1/2 et une hauteur de 2"1/2. Ce moteur avait deux rebords de quatre trous au début puis les deux trous du centre seront réunis par une fente en 1951.

En fin 1953, ce moteur sera remplacé par un moteur E20R rouge, un peu plus court que le E20R anglais (3"1/2), mais avec un levier à un seul bras et des rebords raccourcis de 5 trous. Ce moteur subsistera sur les catalogues jusqu’en 1962.

Les pièces bas de gamme de l’après-guerre retrouvent progressivement leur qualité d’antan : les pneus sont à nouveau présents, l’aluminium disparaît peu à peu pour laisser la place au laiton et le nickel qui avait disparu sur certaines pièces est de retour.

Une première boîte d’engrenage s’ajoute à la gamme des boîtes Meccano. Elle est d’abord importée d’Angleterre, puis dès 1952 elle est fabriquée en France.

L’usine de Bobigny s’agrandit et se modernise. A partir de 1953, Meccano lui consacre la quatrième de couverture du manuel.

Malgré cette grande usine, une partie de la production Meccano a totalement disparu, et cela sans aucun espoir de retour. Les avions et les autos Meccano qui avaient eu un grand succès dans les années trente sont supprimés, Meccano-X n’existe plus, il en est de même pour ELEKTRON et KEMEX, des produits phares pour Meccano, encore en 1939. Seules les miniatures Dinky-Toys et les trains Hornby ont survécu en France, mais plus de mobilier de poupée pour les petites filles dans la nouvelle collection Dinky-Toys. En Angleterre, Dinky-Builder subsiste également.

Pour consolider le renouveau de Meccano, il faut également assurer une publicité suivie. Et cela Meccano savait le faire avec des catalogues nombreux et de grande qualité. Le premier catalogue français de l’après-guerre date de fin 1949. C’est un tout petit catalogue de 10,5x13,5cm. La couverture complètement ouverte présente deux adolescents en gilet, chemise et cravate devant une autre grue de dépannage pour chemin de fer, le tout en bicolore, bistre sur fond crème. Nos jeunes Meccano sont plus vieux qu’à l’accoutumé… Meccano veut nettement faire passer un message et toucher un public plus âgé.

Seules les trois pages du début sont consacrées au Meccano, les neuves pages suivantes présentent les trains Hornby. Il y a bien moins de choix qu’en 1939, et les deux dernières pages sont réservées aux Dinky-Toys… une longue liste de vingt-cinq véhicules mais seulement trois illustrations : le camion laitier, la traction et le camion Esso.

En Septembre 1950, le catalogue se limite à un simple triptyque de 22x13,5cm, violet sur fond blanc, avec trois nouveaux Dinky-Toys dont la benne à ordure.

En Octobre 1952, c’est encore un triptyque, de même taille, bicolore vert sur fond crème. Le point important est la réapparition de l’autorail Bugatti (deux voitures), soit mécanique, soit électrique.

Il faudra attendre 1953 pour avoir le premier grand catalogue depuis celui de 1939. Sa couverture reprend l’illustration du petit catalogue de 1949 mais en couleur cette fois. Il comporte 20 pages de 13,5x21cm plus les quatre pages de couvertures dont sept pages sont consacrées au Meccano, douze aux trains Hornby et seulement deux pour les Dinky-Toys.

Le catalogue de 1954 est le dernier de cette période, il est légèrement plus grand : 24 pages de 14x21cm.

Ce catalogue comporte : -Neuf pages pour le Meccano.

-Douze pages pour les trains Hornby

-Quatre pages pour les Dinky-Toys avec en grande vedette : L’Auto Echelle de Pompier…

Le tout premier Dinky-SuperToys y est annoncé pour 1955 !...

Ces catalogues Meccano laissaient toujours la plus grande place aux trains Hornby. En fait, il n’y a pas eu de catalogues spécifiques Hornby dans l’après-guerre. Par contre les Dinky-Toys y étaient fort mal représentées… Sans doute parce que, chaque année, un petit catalogue exclusivement réservé aux Dinky-Toys était distribué par les détaillants depuis 1949. Les catalogues de 1949 à 1958 étaient au format 10,5x13,5cm, sauf deux, ceux de 1951 et de 1952 dont le format 20x13cm se repliait en 10x13cm,.

L’année 1953 a été aussi marqué par un grand évènement pour Meccano France : le retour de Meccano-Magazine après une interruption de près de seize ans. Le format est plus petit (14x20,5cm), mais le contenu n’a guère changé : des articles techniques, des nouvelles de la production Meccano, des nouveaux modèles et des publicités pour les trains Hornby, les Dinky-Toys et divers produits intéressant la jeunesse.

Le N°1 ci-dessous est paru en Octobre 1953. A côté on peut voir une double page du Meccano-Magazine d’Avril 1954 présentant la production Dinky-Toys et une page de Septembre 1954 présentant la production Hornby avec la toute nouvelle loco BB.

Accueil : Le Meccano de Jean-Pierre

1- Frank Hornby et les premiers pas du Meccano

2- La période Clavetée : les débuts de la marque Meccano

3- La période Nickelée : La naissance du Meccano moderne

4- La période "Rouge et Vert" : Le Meccano en couleur

5- La période "Alphabétique" : le début du "Bleu Quadrillé"

6-Le retour au numérique : la période "Bleu Quadrillé et Or"

7- L’après-guerre : La fin du "Bleu-Quadrillé et Or" en France

8- L’après-guerre : Le retour du "Vert et Rouge" en Angleterre

9- La première époque du "Bleu-uni et Or"

10- Les années 60 : La fin du "Bleu-uni et Or"

11- Les débuts de la période "Zinguée" : La fin de Binns Road.